L’EMDR-DSA

De très nombreuses études scientifiques ont prouvé l'efficacité de l'EMDR et l'ont notamment validée pour le trouble de stress post-traumatique (TSPT)

Eye Movement Desensitization and Reprocessing – Désensibilisation par Stimulations Alternées

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Depuis plus de 30 ans, la thérapie EMDR a prouvé son efficacité à travers de très nombreuses études scientifiques contrôlées mises en place par des chercheurs et cliniciens du monde entier. Elle est principalement validée pour le trouble de stress post-traumatique (TSPT) et recommandée, entre autres instances publiques nationales et internationales, par :

  • La Haute Autorité de Santé depuis Juin 2007, pour l’état de stress post-traumatique (ancienne dénomination du TSPT) ainsi que pour les comorbidités souvent associées (dépression, risque de suicide, dépendance vis-à-vis de drogues ou de l’alcool, etc.).
  • L’Organisation Mondiale de la Santé depuis 2013.
  • Un rapport Inserm de Juin 2015 qui fait un état des lieux de la validation de l’efficacité de l’hypnose et de l’EMDR.

Toutefois, son champ d’application est très large et reste probablement à explorer. Elle est notamment utilisée également aujourd’hui pour soulager la dépression, les phobies ou les troubles alimentaires.

Histoire

L’EMDR est une technique mise au point dans les années 1980 par Francine Shapiro, alors étudiante en psychologie,
L’histoire raconte que c’est par hasard qu’en se promenant dans un parc pour se changer les idées, celle-ci remarque que le fait de suivre des yeux le mouvement des oiseaux volant d’un arbre à l’autre avait diminué non seulement l’emprise de ses pensées anxiogènes, mais aussi la charge émotionnelle de celles-ci.
Elle approfondit alors ses observations au point d’en faire son sujet de thèse, et met au point le protocole EMDR.

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Francine Shapiro

Champ d’application

Schématiquement, le principe de cette technique est de remettre en marche et d’appliquer au trauma le « traitement adaptatif de l’information », processus permettant la « digestion » des émotions et leurs mises en relation internes, et qui permet en quelque sorte d’apprendre de ses expériences.
En effet, lorsque qu’un événement est trop violent ou intense, la personne se retrouve plongée dans un état de sidération psychique, doublée d’une forte réponse émotionnelle. Pour échapper au stress extrême ainsi induit (représentant un risque vital pour l’organisme), le cerveau va faire « disjoncter » l’amygdale cérébrale, partie essentielle du cerveau limbique traitant les émotions. Cette action de survie va avoir pour effet de faire descendre immédiatement le taux d’hormones responsables du stress, mais aussi de déconnecter les fibres qui informent le cortex (partie du cerveau responsable du raisonnement) des émotions, entraînant une anesthésie affective et une dissociation (expérience de décorporalisation, d’être spectateur de la scène, etc…) ainsi que des troubles de la mémoire (amnésie totale ou partielle avec mémoire traumatique).
L’événement et toutes ses composantes sont alors stockés dans une mémoire dite « dysfonctionnelle », c’est à dire une mémoire non traitée où l’intensité des affects reste intact. Le trauma reste parfaitement vivant, car non traité par le cortex, et peut se rallumer à la moindre évocation directe ou indirecte, consciente ou inconsciente, de l’événement, entraînant alors pour la victime un état de détresse, panique, angoisse, cauchemars, etc…. D’où la mise en place des nombreuses stratégies d’évitement.

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Mais si le trauma peut ainsi résulter d’un événement unique, particulièrement soudain et violent (catastrophe naturelle, attentat, accident, agression, etc…), il peut aussi résulter de situations de longue durée, souvent infligées volontairement par un être humain et qui peuvent être davantage anticipées par les victimes (violences conjugales, harcèlement sexuel/scolaire/conjugal, maltraitance, engagements armés, etc…) ou encore des événements de vie difficiles que l’on pense avoir surmontés, mais qui laissent des blessures émotionnelles profondes (interruption de grossesse, difficultés professionnelles, maladies ou opérations, ruptures, etc…). Ces traumas dits complexes ou développementaux sont également à l’origine de nombreux troubles comportementaux, de perturbations psychologiques et de comportementaux inadaptés ou excessifs qui peuvent également être traités efficacement grâce à l’EMDR.

Il est à noter que les proches de personnes victimes d’un trauma peuvent aussi être concernés par un possible impact traumatique indirect de la violence subie par leur proche.

Déroulement de la thérapie

La thérapie EMDR-DSA repose sur l’utilisation des stimulations alternées (droite-gauche) qui peuvent être de nature oculaires (le patient suit les mouvements de la main du thérapeute devant ses yeux), auditifs (le patient porte un casque qui lui fait entendre les sons alternativement à droite et à gauche) ou kinesthésiques (le thérapeute tapote alternativement les genoux du patient ou le dos de ses mains).

Du fait de l’effet puissant de cette thérapie sur le psychisme du patient, une ou plusieurs séances préalables de préparation sont indispensables, dont l’objectif est de :

  • construire une relation thérapeutique de confiance avec son praticien ;
  • identifier avec lui une problématique actuelle susceptible d’être traitée en EMDR ;
  • et enfin de mettre en place des outils de stabilisation émotionnelle (auto-hypnose, cohérence cardiaque, etc…) qui pourront être utilisés en cours de séance ainsi qu’en pratique autonome entre les séances.

Les souvenirs perturbants identifiés sont ensuite retraités, un à un, lors des séances suivantes, à l’aide des stimulations bilatérales alternées. Il faut parfois plusieurs séances pour traiter un seul souvenir. Pour les enfants, selon leur âge, le traitement EMDR peut se faire en présence de leurs parents.

Le processus psychique de traitement activé par la méthode est un processus conscient. Il correspond à ce que fait naturellement notre cerveau quand il ne se bloque pas.
Le praticien continue les stimulations jusqu’à ce que le souvenir ne génère plus de perturbations mais soit mis à distance, « effacé », ait perdu sa vivacité. Ensuite, toujours avec des stimulations bilatérales alternées rapides, il aide le patient à associer à ce souvenir une pensée positive, constructive, ressourçante, et à évacuer d’éventuels restes physiques désagréables.

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Une séance d’EMDR dure de 1h à 1h15, pendant laquelle le patient peut traverser des émotions intenses, et en fin de séance, ressent généralement une nette amélioration.

Le nombre total de séances dépendra de la problématique rencontrée, mais se situera en général entre 3 et 10. Le coût de la séance est de 60 Euros, remboursé en tout ou partie par certaines mutuelles (à vérifier au cas par cas).

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